le conte de sautez cristaux
L'idée est venue à la fin du printemps, bien avant tout ce qui va suivre,
d'un spectacle qui serait l'histoire d'un petit caillou, au fond d'une chaussure ou dans une boîte, ou dévalant le flanc d'une montagne...
Et voilà que :
-Je rencontre, à la médiathèque Ceccano d'Avignon, le conteur Pascal Quéré qui envisage d'adapter en récit oral le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas, à suivre.
- Annie, dont j'ai déjà parlé ici, m'offre, entre autres merveilles, un cristal de papier bleu
- Lucie, à son arrivée au Vallard, me donne une poignée de petits cailloux blancs qu'elle a récoltés sur une plage pour me les offrir, un très précieux cadeau.
- Pour la remercier, je lui offre quelques améthystes tirées de mon bocal, lui re-servant l'histoire du Poucet auvergnat. Toujours raisonnable, elle n'en prend que trois ou quatre, mais c'est le début d'une recherche dans la petite maison de jolies pierres, de cristaux, améthystes, quartz, qu'elle emportera chez elle à la fin des vacances.
- Enfin, troublant, atrocement vertigineux, abominablement gerbant, me prend, le jour du départ d'Agathe et Gaëtan - ils nous laissaient leurs filles pour les vacances - une crise inexpliquée de tête qui tourne et de vomissements, je te passe les détails et re-remercie au passage Alice, qui a été épatante, efficace, présente et diablement rassurante pour les autres qui n'en menaient pas large.
Le lendemain, le médecin local me rassure : ce n'est pas grave, ce sont des cristaux de l'oreille interne -les otolithes, tu connais ?- qui se baladent où il ne faut pas. Il me fait une manipulation, m'assure qu'il m'a guérie.
Bon.
Peu de temps avant notre départ d'Auvergne, mon cousin amène la conversation sur le Comte de Monte-Cristo, sans que j'ai évoqué le moins du monde ma rencontre avec Pascal Quéré.
Cristaux, Cristo... c'est décidé, je m'en vais suivre ce petit caillou qui est venu jusque dans mon oreille - je n'en demandais pas tant - me sussurer que c'était bien la piste a suivre.
Pour ce qui est de la guérison... Une fois rentrée à Sauve, un ORL bizarre - il m'a appelée par mon prénom mais non de non on n'a pas gardé les petits cailloux ensemble - m'a refait la manipulation diabolique et m'a dit que je n'était PAS guérie,
mais
le kiné rencontré hier, spécialiste des troubles vestibulaires et des vertiges, m'a re-manipulée, avec tact, explication et paroles rassurantes - franchement ça change tout, malgré le retour thérapeutique de l'atroce vertige - et m'a assurée que, si, pendant une semaine, je ne regarde ni le ciel ni le plafond ni la poussière en haut des étagères tout ira bien, et que d'ailleurs je suis guérie.
A moi les p'tits cailloux.
L'été c'est long, écoute : d'Avignon suis allée à Paris garder Emile, bader au Jardin d'Acclimatation avec lui, Adèle et Agathe, rencontrer mon américain de fils, (eh, du coup, entre Paris et le Vallard, j'ai vu tous mes enfants cet été, quelle chance) pris le train avec Emile, poussette et bagages pour rejoindre l'Auvergne (il a été très sage, ce petit amour) et gardé là-bas Lucie Anaïs et Emile, ramassé des mûres, poussé les poussettes et les chansonnettes, cuit les coquillettes, changé les couches, assuré des couchers pacifiques et des activités tranquilles, lu et relu Le Poussin et le Porte-monnaie, Pompon l'ourson, Lucky Luke et Gaston,
paon-paon !
un rêve de gamine :
la rivière enchantée du Jardin d'Acclimatation (qui est devenu un chouette parc plein de manèges VRAIMENT pour tous les âges)
avec Emile et les filles, c'était bien mieux que dans mon rêve
deux de mes grandes chéries...
et mes deux petites chéries d'amour, Anaïs et Lucie, en pleine création
enfin quoi, Fidel a fait Popette et moi, bah, j'ai fait Momette.