à longue recette, long texte
Ou comment la Mère Castor fait la confiture de châtaignes.
Il faut :
Une grande casserole, une marmite, un bon couteau, une planche, un tablier couvrant
Un petit couteau rond ou une petite cuillère, quelques bonnes doses de patience.
De la musique.
Du sucre en poudre blanc, une gousse de vanille et des châtaignes.
La brume levée tu es allé dans les bois chercher la piquante brunette
Il t’en faudra bien deux kilos
Mais trois c'est encore mieux
Tu les mets telles quelles dans une grande casserole, couvertes d’eau.
Mère Castor est nulle en haute pression. Si tu as un cocotte siffleuse, tu sais convertir en minutes à vapeur.
Quarante cinq minutes, une heure c’est bien aussi, dans l’eau, sous l’eau, à petit feu.
Quand elles sont cuites, tu les sors avec une écumoire, quelques-unes à la fois. On n’attend pas, ça se fait quand elles sont chaudes. Plus facile.
Tu les poses sur une planche et tu les coupes en deux avec un grand couteau : Tchak !
Puis tu les vides, moitié par moitié. C’est chaud. Tu t’es piqué en les ramassant, maintenant tu te brûles.
Utilise un petit couteau rond à beurre, ou une petite petite cuillère, et déjà un peu de ta patience. (à deux c’est mieux)
Si tu ne connais pas Wagner, c'est le moment de t'y mettre, tu as le temps. Le Crépuscule des Dieux par exemple. Pas gagné.
Et tâche d’enlever au maximum la seconde peau.
Quand tu auras fini, tu passes les brisures obtenues au moulin à légumes. A la main. C’est dur, il ne faut pas en mettre beaucoup à la fois (2 cuillerées à soupe, pas plus)
Petit finaud qui déjà sort du placard le robot-machin-hache-tout et son amie la prise électrique, Mère Castor t’arrête tout de suite.
A la main. Le moulin à légumes gardera tous les morceaux de la seconde peau dans sa grille pour que tu puisses les jeter ou les donner aux poules, pas le robot truc. Tu irais plus vite, mais ça serait moins bon.
Justement, on veut que ça soit bon.
Et il te reste un bon morceau de patience. Tu tournes, c’est dur, de temps en temps tu jettes les peaux qui restent dans le moulin, et tu reprends.
La chose faite, tu pèses. Avec le même poids de sucre, on prépare dans la bassine à confiture un sirop : pour 1 kilo de sucre, 700 grammes d’eau. On chauffe, le sucre fond, on mélange, on fait bouillir quelques minutes, on verse la pulpe de châtaignes, on mélange encore.
On peut ajouter une gousse de vanille coupée en petits morceaux, selon le gout.
Compter trente minutes de cuisson à partir de la reprise de l’ébullition, ça va épaissir, bouillonner, sauter partout (attention aux brûlures, on évite de faire ça avec des petits dans les pattes) d’une main on tourne avec la cuillère en bois, de l’autre on ébouillante des pots propres. Quand c’est cuit, on verse, on ferme, le truc habituel.
C’est tout.
Les choses qui ne t’ont pas inspiré, les voilà :
C'était la bouteille/souvenir qu'on rapportait à pépé de la montagne, pour se faire pardonner de l'avoir laissé à la maison. Comme ça il voyait un peu comme c'était haut et beau. Sans se fatiguer, rapport à son âge.
Pour se consoler, il avait le droit de boire tout ce qu'il y avait dedans. La preuve, Mère Castor l'a achetée vide.
Quelle horreur ! Cries-tu, cachant l'écran de ta main d'artiste.
Tu peux hurler, Mère Castor ne t’entend pas.
Elle cherche et aime les objets insolites, voire de mauvais gout, pour les contes, les histoires et même pour sa maison.
Ca change de Disney.
L'autre objet c'est une mignonne boite à œufs, deux œufs pour Père Castor, deux œufs pour Mère Castor. Pour emporter à la montagne, peut-être...Allez savoir.
Et un pingouin pour la rue des oiseaux, mais ça, c'est une autre histoire.