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La Mère Castor
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11 février 2014

effets concomitants du moulinage d'épices sur la fleur de crocus

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Quand j'ai eu placé au fond de la cocotte 
une larme d'huile d'olive pour y faire fondre une échalote hachée 
puis, quand elle a fondu, quelques carottes râpées et un petit chou vert émincé au couteau (un autre jour ça sera, en plus des carottes - t'ai-je déjà chanté mon amour pour la carotte ?- un poireau coupé fin fin, ou du céleri rave, ou, à la saison, des courgettes râpées elles aussi)
Quand j'ai laissé cuire à feu doux, avec le couvercle et un soupçon de sel, de poivre et un mélange d'épices, et que les légumes se sont mélangés et alanguis dans la cocotte
Je pose -que dis-je, je couche, j'étends tendrement- sur les légumes du poisson blanc ou du lieu noir en filets ou en tranches
Enfin je laisse cuire quelques minutes avec le couvercle, attention, ça va vite !
Il me reste juste le temps de mettre le couvert et de crier : à table !
Les gourmands, les bons vivants et les affamés peuvent servir avec des pommes de terre vapeur. Ou du riz. Pour nous ça sera légumes seuls, merci. (comment ça on a mangé du gâteau à la crème de marrons maison au dessert alors les pommes de terre ça aurait fait trop ? Comment tu le sais, d'abord ? Et la recette du gâteau ? Un autre jour, peut être. Si tu demandes civilement et néanmoins avec insistance et persévérance)

Les épices : toujours graines de coriandre et graines de cumin à quantité égale, puis, selon le poisson et les légumes utilisés, une pincée de safran ajoutée en fin de cuisson, un bâton de cannelle ou, comme aujourd'hui, une fleur de badiane passée au moulin.

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ici le vieux moulin ne sert qu'à moudre des épices. Il y a belle lurette qu'il a oublié le goût des grains de café. 

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ça sent bon, dit le crocus. Et, pour mieux saluer ses cousines les épices, il s'ouvrit tout grand. 

Quand on aura viré les bâches, les camions, les tas de sable, de cailloux, de terre, quand on aura rendu aux arbres leur dignité - moi, cul-nu devant tout le monde ! larmoie le vieux platane- aux places leurs promeneurs et leurs bancs à vieux, aux rues leur tranquillité pépère, quand on aura rangé les échafaudages, les barrières, les panneaux passe-pas-par-ici passe-plutôt-par-là non-pas-par-là j'ai-dit-par-ici-tu-sais-pas-lire-ou-quoi -si je sais lire mais je fais ce que je veux d'abord- et quand il aura enfin les pieds et les cheveux propres
Nous pourrons re-découvrir notre village.
Entre temps, nous aurons appris, divine qualité, la patience.

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en tout lieu et toutes circonstances, Sauve, village d'ÂÂÂrtistes.
(sur la bâche dégueu
sur le panneau rouge et bleu
j'écris ton nom etc.)

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De tout cela Vidourle se fout. Il essaie des couleurs :
bleu
vert
jaune
caca d'oie
cause en langue sinueuse et chargée de débris, avale tout ce qui tombe
frissonne bouillonne
bichonne les canards et les poules d'eau
et coule, coule, coule sous les ponts
qu'ils soient neuf ou vieux.

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Commentaires
S
Comme il va être encore plus beau votre village avec toutes ces nouvelles calades ! Et je veux bien la recette du gâteau à la crème de marron, s'il vous plait, s'il vous plait, j'insiste et persévère doucement...
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_
Vidourle est un grand sage. Ça ne m'étonne pas.
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V
fleur de badiane ... fleur de badiane ? dans le doute je suis allée voir ... tu dois parler de ce que prénomme étoile ( du même nom ! )
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B
Tu aimes les carottes, j'aime les oignons, on devrait s'entendre.
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J
Ben merci pour cette recette si joliment raconté.<br /> <br /> Vous allez avoir un magnifique village dis donc. Quand tout sera redevenu calme, nous viendrons lui rendre une p'ti'visite motarde.<br /> <br /> Bizzzzzzzzzzz et passe une très bonne journée.
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