Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Mère Castor
Albums Photos
Derniers commentaires
Newsletter
4 avril 2016

Mai-son

109699718_o

Dans les colonnes du journal local, on peut lire ce matin le récit d'un extraordinaire chantier qui s'est passé hier rue de la Révolution. En effet, urbanistes et autres architectes distingués avaient décidé, au vu de l'extension de la demande de logements et des changements manifestes dans les souhaits et désirs des futurs propriétaires, de scinder en deux l'immeuble située au numéro 14 de la rue, afin d'y installer, après travaux de rénovation -chauffage central équitable, salles de bains à consommation responsable, isolation citoyenne etc. - deux honorables familles qui piaffaient sur la liste d'attente depuis fort longtemps. 
L'opération audacieuse et spectaculaire s'est déroulée sans couac, devant une foule nombreuse et ébahie, prouvant aux incrédules que le chantier avait été préparé avec soin et sans rien laisser au hasard, la preuve en a été faite quand les employés municipaux, munis du matériel adéquat, ont coupé en deux la pancarte désuète qui nommait la maison comme on le faisait autrefois : Marie-Antoinette, attribuant ainsi à chacune des maisons un nouveau prénom : Marie et Antoinette. Le reste ne fut que travaux de plomberie, tuyauterie et autres câbles, routine habituelle de la séparation de soeurs siamoises.
Seulement voilà : 
Quand les deux familles ont été installées chacune dans leur nouvelle demeure, cartons déballés, pièces aérées pour évacuer l'odeur de la peinture fraîche, enfants dévalant les escaliers, courant de salle en salle, il est arrivé ce que personne, ni les urbanistes ni les architectes, ni les services sociaux de la mairie et encore moins les employés municipaux n'avaient prévu ni même imaginé : chaque nuit, dans chacune des maisons, un fantôme est apparu : dans l'une c'était un corps sans tête, habillé à l'ancienne, qui glissait de pièce en pièce avec un affreux chuintement, dans l'autre une tête perruquée qui dévalait les escaliers en poussant des cris lugubres avant de les remonter en gémissant.
C'est pourquoi urbanistes, architectes et municipalité se sont réunis afin de décider si, oui ou non, il fallait remettre ensemble les deux maisons pour,
en quelque sorte,
recoller les morceaux.

C'est lundi les amis, c'est Lakévio et son défi.

Le hasard, tu le sais, lecteur habitué,  est un vieux pote à moi, en voici encore la preuve : ce matin, farfouillant un recueil d'Andersen à la recherche d'un conte, je tombe sur la belle histoire de la vieille maison dont je partage avec toi les premières lignes : 

Au beau milieu de la rue se trouvait une antique maison; elle avait plus de trois cents ans : c'est là ce qu'on pouvait lire sur la grande poutre, où au milieu de tulipes et de guirlandes de houblon était gravée l'année de la construction. Et on y lisait encore des versets tirés de la Bible et des bons auteurs profanes ; au-dessus de chaque fenêtre étaient sculptées des figures qui faisaient toute espèce de grimaces. Chacun des étages avançait sur celui d'en dessous ; le long du toit courait une gouttière, ornée de gros dragons, dont la gueule devait cracher l'eau des pluies; mais elle sortait aujourd'hui par le ventre de la bête; par suite des ans, il s'était fait des trous dans la gouttière.
Toutes les autres maisons de la rue étaient neuves et belles à la mode régnante ; les carreaux de vitre étaient grands et toujours bien propres; les murailles étaient lisses comme du marbre poli. Ces maisons se tenaient bien droites sur leurs fondations, et l'on voyait bien à leur air qu'elles n'entendaient rien avoir de commun avec cette construction des siècles barbares.(...)
H.C. Andersen. 

A Sauve c'est le printemps
la preuve, il pleut
la garrigue garillonne
l'humain s'occupe
il peinturlure
fait le vide
jette à la nature
ses ordures et
foin des épines et de la guêpe sournoise
s'é-gay-e
dans les buissons
fleuris.

DSC_0001

DSC_0007

DSC_0026

DSC_0008

DSC_0011

DSC_0017

DSC_0028

DSC_0030

Publicité
Commentaires
Z
Il vaudrait mieux ne pas couper la" meuson" en deux donc, pour éviter la partition du fantôme. je prend note. Je viens de planter des pervenches au jardin. Ces envahissantes manquaient.
Répondre
V
Partager un fantôme, ce n'est pas commun ! Les spécialistes de l'urbanisme sont de froids décideurs et bien peu experts en matière d'âme.
Répondre
A
J'aime l'idée de partager la maison, le fantôme...
Répondre
A
Original le fantôme coupé en deux et la nécessité de réunir les deux maisons !!!
Répondre
P
Vraiment bien imaginé, raconté, quel talent, je me sens toute petite :D
Répondre
La Mère Castor
Publicité
Archives
La Mère Castor
Publicité