Phébu-leuse
Lecteur rêveur, as-tu un jour imaginé de jouer la lune ?
Toute languissante du retour du soleil -cette année l'astre suprême est discret, effacé, timide, diablement intermittent et se fait terriblement désirer ah c'est bien la peine d'habiter dans le sud-
voilà que m'arrive ce qui pourrait être le rôle de ma vie
- en ai-je eu d'autres ? Euh, pas vraiment-
La lune, lecteur, la lune !
Je sens, je visualise, que dis-je !
Je te vois bouche bée, le bec dans l'eau, espanté ! -débrouille-toi pour tout faire en même temps- imaginant
la Mère Castor en astre de la nuit
un voile sur la tête
les mains gantées d'argent
une lune en plastique
très très belle même que on dirait la vraie
devant le visage
le corps derrière un paravent
agitant gracieusement la main
vers un petit enfant.
Le rôle de ma vie, je te dis.
hein ! quand même !
La pluie nous gâchant aujourd'hui la promenade, deux images d'un autre jour, gris, certes, mais sec :
jouer l'arbre moussu ? Un jour, peut être
Et encore des mots :
poissons/cadeaux de deux sortes : les menteurs et ceux qui disent vrai, pour les 30 avril et 1er mai :
(gloire et célébrité, la dame des ateliers de mots, c'est moi)
Et comme je t'aime bien lecteur, afin d'agrandir le territoire étendu de ta culture, j'offre à ta curiosité sans fond quelques-unes des formules inventées par Basile (dans le Conte des Contes) pour décrire le lever du jour.
Un fort joli cadeau :
-lorsque l'Aurore sort vider la pisse rosâtre et graveleuse de son vieux père par la fenêtre de l'Orient-
-quand les ombres de la Nuit, poursuivies par les sbires du Soleil abandonnent le pays-
- quand le Soleil, moulinant à deux mains la grande épée de la lumière au milieu des étoiles, s'écrie : arrière, canailles ! -
-dès que le Soleil avec le balai de houx de ses rayons eut nettoyé les toiles d'araignées de la Nuit -
- quand le Soleil fait montre, sur les étals du ciel, des privilèges, marqués du sceau de la lumière, que la Nature lui a accordés et vend des remèdes pour éclaicir la vue -
-quand les oiseaux, trompettes de l'Aube, claironnent tous en selle ! afin que les heures du jour enfourchent leurs montures-
ETC.
(retour à la lune : la lune chez Maurice Sendak, un très beau billet de Sophie, La Pluie qui Passe)