et puis...
...on est allés à Kuma, berceau de l'histoire entre Adèle et Amah. Un genre de pélerinage. A Kuma, les villageois sont accueillants, les enfants nous prennent par la main, questionnent : quel est ton nom ? nous accompagnent à l'école, à la source, devant l'église. Ils jouent comme tous les enfants, marelle, corde à sauter, ballon. Une vie simple et rurale ; des caféiers, des bananes, une forge, des parcelles cultivées autour du village, une toute petite gargotte, une minuscule épicerie, les repas délicieux cuisinés par Amito sur le fourneau dehors, du riz ou des spaghettis avec de la sauce, la maison mise à notre disposition, presque nue mais offrant l'essentiel : un matelas, un drap, un fil tendu pour poser les vêtements, une salle de bain : un seau, un tabouret, un savon et un écoulement dans le coin, la salle commune belle comme une image du moyen-âge (si Jacques Le Goff m'entendait blablater, paix à son âme savante) la promenade au village voisin, l'envie de tout photographier, les enfants qui entonnent Petit Papa Noël comme Lucie la veille, le ballon de feuilles, les bananes attendant le ramassage, la dame de la maison et son balai de palme, active dès le lever du soleil, son mari malade, malingre, ombre passant et repassant en silence, le malaise de trouver charme et beauté à cette vie si simple, si pauvre. Chercher un autre mot pour pauvre qui sent la misère et la saleté, rien vu de tel. Pour simple aussi. Ressemble trop à simplet ou simpliste. Des mots qui seraient moins négatifs. Ne pas trouver.
Chercher encore.
corde à sauter
la forge
caféier
un ballon
la marelle
le dîner
dans la cour de l'école, le manguier
En montant à Kuma, cahotant sur la piste dans la voiture d'Yves, nous avons eu un aperçu fabuleux de la forêt tropicale. Indescriptible, je renonce tout de suite mais, bon Dieu, je suis abominablement ravie et chanceuse d'avoir vu ça. Des arbres pour tout le reste de ma vie.