le vaillant petit chauffeur
Tu sais, Docteur Tropique, nous avons suivi tes conseils, produit à moustiques, crème à soleil, gel tueur de microbes, bu l'eau autorisée, surveillé notre alimentation (une banane - une vache qui rit - un coca - une banane etc.) mais pour ce qui est des transports, là, franchement, nous avons enfreint (en frein ?) toutes les consignes.
Au bout d'une journée, envolées les ceintures de sécurité, oubliées les limites du nombre des passagers et autre vitesse, les priorités et tous les accessoires de nos pays riches. (même Lucie, déjeunant de trois bananes et demie presque debout dans la voiture et pas attachée du tout)
J'ai pensé à toi, Docteur Tropique, quand, dans le taxi qui nous a emmenés à Kpalimé, tassée à côté d'Adèle elle-même assise moitié sur le siège et moitié sur le frein à main (avec un petit coussin, confort du passager oblige) j'ai serré les fesses, pas le choix, cramponné la poignée, évité de regarder le compteur - 130 km/heure - les marcheurs, les camions arrêtés ça et là et si possible de traviole, les voitures qui roulent au milieu (parce que les bords sont encombrés, logique) et m'en suis remise, foin de la place du mort et autres croyances occidentales, au Bon Dieu du Togo et des voyageurs, celui qui s'affiche partout ici.
Ben dis-donc, ça a marché et roulé, notre chauffeur, bon conducteur et prompt à répondre à mes questions de touriste : c'est quoi cet arbre là ? C'est comment un baobab ? nous a menés jusque devant l'hôtel sains et saufs. Un peu ankylosés (nous étions 7 dans la voiture) mais entiers et soulagés d'être arrivés.
Kpalimé est une petite bourgade habituée aux touristes (beaucoup d'ONG dans la région), nous y avons passé la nuit dans un hôtel modeste et sympathique, chambre avec ventilateur, douche et panne de courant (délestage, en fait) bar, restaurant, brochettes, spaghettis en sauce, omelettes ; le lendemain nous sommes allés à une cascade, promesse de jungle, de fraîcheur et de calme, promesse tenue jusqu'à ce que nous rejoignent des lycéens togolais, beaucoup de lycéens, 150 selon les organisateurs, 200 à notre humble avis... Mais on s'est baignés et rafraîchis, et de retour à Kpalimé nous avons salué Agathe, Gaëtan et Lucie qui repartaient vers Paris.
un vendeur d'essence
chats et chiens, vaches et moutons sont malingres, adaptation à la chaleur ?
devant l'échoppe des couturières, le fer à repasser
du manioc
Merci à Bruno et Yves qui nous ont rejoints à Kpalimé.
Sur le parking de la cascade, j'ai fait une jolie trouvaille, un crâne en bon état aussitôt reconnu par Gaëtan comme étant celui d'un agouti, aussi appelé aulacode ou rat des roseaux. (deux jours plus tard, sur le bord de la route, nous verrons des vendeurs brandir de ces petites bêtes séchées ou boucanées, ça se mange paraît-il).
La bande son des voyages en voiture :