flon flon sur les flots
Ou comment passant des Oules aux allées de l'Oule, la Mère Castor et Fidel sont allés voir le feu d'artifice loin des artifices des Palais grand ou petit.
Et tant pis pour le bal.
Sur le pont le plus haut d'un énorme bateau
bien gardé défense d'entrer
un couple de vieux tourne en rond
sous les ponts d'Avignon
Daladier, Benezet
les vrais gens d'Avignon
arrivent, robes et chemises légères, poussant poussettes
les enfants sont armés pistolets à bulles fariboles lumineuses et ballons qui clignotent
au fond là bas sur le pont de la chanson
c'est le pont dont je vous ai parlé ! dit une jeune fille à ses amis
des fantômes dansent au son du pipeau du flageolet du tambourin que sais je
y font chier avec leurs danses dit tout haut un jeune homme
accessoire providentiel, un tabouret pliant en formica trouvé devant une poubelle et nettoyé sommairement nous a permis, privilège improvisé, de nous laisser emporter confortablement
par la beauté populaire, éphémère et coûteuse
du feu d'artifice du 14 juillet.
lune, hublot, hublot, lune ?
etc.
Dernier spectacle vu : L'Aurore, ou comment raconter le tournage du film l'Aurore de Murnau (1927, donc en noir et blanc et muet) sur une table, avec des bruitages tirés d'une vieille machine à écrire ou d'une boîte de film métallique, des décors dessinés, bricolés, buffet d'orgue avec des clous, manège en batteur à œufs et personnages en ressort, tout un petit monde plein de fantaisie mené par un magicien bricoleur et taciturne à qui l'idée est venue à partir d'un grand plateau rond trouvé dans la rue, et dont il ne connaît toujours pas l'usage véritable. Tout est maîtrisé mais jamais rébarbatif, précis pour qui connaît le film mais captivant pour tout le monde, puisque le scénario défile sur un écran tout le long du spectacle.
Chapeau.
Tout sur la compagnie de la Valise et ce spectacle particulièrement ICI. ( j'ai été beaucoup moins emballée par les Reliquats, de la même compagnie, vu juste avant, masturbatoire, ampoulé, bavard et assez laid pour tout dire)