laconiques lacunes, partie 1.
Taguée par l'homme à chapeau rond, sommée d’avouer son inculture en quelques domaines choisis, la Mère Castor rendra sa copie en deux fois, l’exercice étant plus difficile qu’il n’en a l’air et la maison se remplissant petit à petit de castors d’âges divers, becquées, lessives, paquets à emballer, après-midi à bader chez les voisins anglais pour échanger douce ironie, notre inculture avec celle de l’autre, chacun son puits, sa margelle décorée, et son petit seau plus ou moins bien rempli.
rencontre en rouge et à tenue culturelle, puisqu'il fut question d'opéra
à la brocante du marché de Noël, de la culture pour trois francs six sous
Nourriture
Mère Castor en cuisine
Ignore le sushi, délaisse la verrine
Ne sait rien du homard
Préfère la recette que lui donne au marché
Une mémé à charrette et bonnet tricoté
Va chercher myrtilles, champignons et framboises dans la forêt
Et ramasse près de Vidourle des salades, du thym
Et de la pimprenelle.
Lecture
Mère Castor se choisit à la bibliothèque et dans les brocantes des livres à leur bonne mine, au titre
Au nom de l'auteur
Avec la bibliothécaire elle apporte aux vieilles dames des sacs pleins de livres
Les conseille et les aide à choisir parmi ces œuvres qu’elle n’a pas lues et ne lira jamais
A moins que trop vieille un jour pour grimper vers le haut du village
Une dame charmante ne lui propose à son tour
Ces romans à grosses lettres, aux titres interchangeables avec champs de blé, moulins, jeunes filles portant des seaux de lait, ces policiers vieillots, ces biographies de célébrités qui sourient à jamais
Dents blanches sur fond noir
Et paillettes grises.
trouvailles pour alimenter les petits spectacles
Géographie
C’est un puits d’inculture, profond, sonore
Mélangeant gauche et droite, la Mère Castor
Ne voyage jamais
Qu’à travers quelques livres écrits au temps des calèches, pirogues
Caravanes de chameaux boudeurs
Ce qui lui donne des idées fantaisistes
Trois jours à cheval pour aller à Paris, mazette que c’est loin
Avant Valence je serai tombée trois fois, au moins !
Sure que Laval est en Auvergne, le Surinam en Asie
Et qu’il existe encore dans des forêts perdues et sombres
Des gens qui vivent pénards, se nourrissant de petits oiseaux et de racines amères
Se soignant aux rayons du soleil
Paisibles, bienheureux
Ignorant tout de notre monde de fous.
Restent cinéma, boisson et mathématiques, à suivre.
petite devinette :
lecteur aux mains vertes et à l'esprit vif, connais-tu ces fruits et leur usage ?