un bail
Ici
Je ne suis pas venue depuis la pluie
Et Lucie
Tiens, il y a du nouveau
Des papiers délavés accrochés sur des branches
À mon côté
Vidourle l’ordinaire gazouille bredouille
Et fait des pointillés
Peignées de soleil les futures grenouilles
M’apprennent à compter
Un bâton deux cailloux trois têtards
Des fleurs à volonté
Tiens, c’est curieux
Ces mots sur les papiers délavés accrochés aux branches
Et ce dessin qui me regarde
Je réponds :
Tout va bien, je suis là
Dans ma poche il y a un bouton
Dans mes oreilles le fidelio du loriot
De l’eau dans mes chaussures
Dans mon sac
Des Princesses un cerf du tricot
Et au retour
Butin
Du thym.
A venir tout à l'heure le Grand Chantier et, si tu veux, quelques images du 1er mai.
Le Grand Chantier, épisode 4.
La caillasse, le chemin.
Foin des clés et de la sécurité, suivez-moi, a lancé Reine Petite à Lointaine et Mystérieuse.
Suivant les vieux chemins tracés dans le sable et dans les branches, elles vont, laissant derrière elles les danses des matassins mateurs de faucons, les docteurs jouant à l’hombre à l’ombre d’un massacre qui les suit des yeux en silence, auréolées du vol des mars d’avril, elles avancent, sans martinet ni guide, vont visiter le mastaba ancien où dorment les ancêtres et, au bord du petit fleuve sacré, les colonies de têtards tous inféodés à Reine Petite, qui donneront à la belle saison une armée sonore et bondissante de grenouilles.
Là bas, le palais couve une plantule qui pousse à l’abri des lèvres goulues des mastozoaires environnants.
Béat, il guette le retour des princesses et, rêvant de lendemains à fleurs et à petits oiseaux, il sourit bêtement.