viole à l'église
C'est une étrange impression.
Nous avions rendez-vous à l'église avec Purcell, Charpentier et Bach le bien-aimé.
Il y avait des chanteurs aux costumes impeccables, instruments anciens, barbes blanches, discours savants et cheveux gris.
Mais est-ce le viol à coup de viole, la flûte infernale, l'anglais drôlement chanté, l'introduction loupée de la cantate, ou l'étonnant manque d'émotion qui baignait le tout ?
Ni attentat, ni assassinat, malgré le travail fourni ou bien à cause de lui, c'était comme une absence de musique en musique.
Seuls vivants, un coulis d'air froid qui nous léchait gentiment le dos et une merveilleuse tache de lumière passant lentement sur le mur du fond.
Quand elle s'est posée sous les pieds de la croix d'or, on aurait dit Jésus flottant sur un petit nuage, loin au dessus de cette tentative de musique. Puis elle a disparu lentement, absorbant les dernières notes de Charpentier, comme si elle voulait échapper à la suite.
Nous sommes partis avant la fin, comme des voleurs, l'âme au fond des chaussettes et la cantate coincée en travers des oreilles.
Quant au Cantor
Il dort encore.
Ce billet est ma contribution dominicale à dimanche et croix.