24 avril 2009
Aubade
C'est le matin
L'oiseau réveille la branche
Qui se penche
Et bruit et dit :
Tais toi tétard
Laisse pousser tes pattes
Tu chanteras plus tard
Ces mots de feuille tendre glissent sur l'eau
Vidourle yeux clos, bouche dorée
Les avale pour les rendre en glouglou
A l'oreille très sage du petit tétard
Coi, qui dit oui de la queue
C'est le matin
Vidourle est plein
De ces noirauds qui font
Au fond une sombre constellation
C'est le matin
Vidourle ne coule
Pas il glisse
Sous le coton du saule
Et lui seul
Se souvient
Comme il fut grand et sauvage, comme il aimait
Effrayer les berges
Et secouer les pierres endormies
C'est le matin
Le soleil ouvre un oeil et tente une baignade
C'est le matin encore
Le tétard se tait
Il sait
Que le fleuve d'or
dort.
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