sac de mots
As-tu remarqué, lecteur perspicace, que chez Mère Castor (plutôt où elle vit depuis trèèès longtemps, parisienne qu'elle est) on distingue «l’estranger d’aqui » de «l’estranger de defora » ? (celui d’ici et celui d’ailleurs)
C’est que si tu viens du hameau d’à côté, tu es déjà un estranger, on fait dans la nuance. Pour certains, restés dans les "traditions" liés à la vie agricole d'autrefois, c’est toujours valable.
A beaucoup de nouveaux arrivants ça passe par dessus la tête, heureusement ou pas.
Mais savoir comment raisonnent nos voisins, voire nos hôtes, connaître les codes, les interprétations, le vocabulaire mêlé d’occitan, où les mots sont quelque fois de faux amis (que veut dire « blaguer » ici, le sais-tu ?) aide à les comprendre.
Cependant les gens restent le plus souvent entre eux, petits cercles par petits cercles, couches par couches, ne partageant que le bleu du ciel et la beauté du paysage, ce qui ne fait pas tout, surtout si comme la Mère Castor on vit dans un petit village.
Evidemment les rêves de chacun sont différents, ils affleurent et s’entrechoquent à chaque échéance villageoise, les élections municipales, les projets de constructions, un barrage par ci (sur un beau lieu de baignade), un supermarché par là (juste à l’entrée du village classé, la classe !) Alors « progrès » et « modernité » d’un côté, « conservation du patrimoine » de l’autre, les uns prétendant conserver tel quel ce que les autres considèrent comme leur appartenant de droit parce qu’ils sont nés ici, ça palabre, ça s’engueule et au fond chacun reste sur ses positions.
Tristes vanités.
Amusons-nous de la liste des réponses faites à la question sur le petit nom donné aux nouveaux arrivants, qui vaut surtout pour les villages ou la campagne, en ville, c’est une autre histoire.
Horsain, dans le Cotentin, en Normandie (Marie-Claire et Roudodoudourou)
Les doryphores en Haute Ardèche (Véron)
Les parisiens le plus souvent (Jeandler, Catherine, Bénédicte)
Ceuze des vieux pays au Québec (Catherine)
Les estrangers ou les fadas à Marseille (Ribambins)
Couillès et couillères pour les touristes, et les autres estrangers pour toujours chez Saturnin
In ètrindjîr en wallon (Pat, qui n'a peut être pas de blog)
Un oiseau de passage pour Berthoise.
Merci lecteur pour ces réponses, la liste reste ouverte
Car ici on aime les mots
Les doux, les malins, les malicieux et les irrévérencieux
Mais Mère Castor
Laisse dehors
Les blessants, les méchants, les insultants
ceux d'ici et ceux d'ailleurs
Les écrire elle ne veut pas
Ce serait leur offrir du sens
Et leur donner trop d’importance.
Miss Lilou a gentiment tagué ce blog
Mère Castor offre ce tag en retour à tous les blogs cités dans ce billet
Et à qui le veux dans la petite troupe assidue des lecteurs chéris.
Merci Lilou
Et merci les lecteurs.