museum

Levons sans crainte vers le noble front
Du grand professeur Coumaïres
Nos regards ignorants
Et baissons nos yeux incrédules vers ses inestimables collections
Car c’est aujourd’hui qu’il nous reçoit, pleins de curiosité
Dans le petit cabinet
Où sont exposées ses trouvailles.
Des années de glandage recherches au bord d’un petit fleuve lui ont permis de faire la preuve irréfutable de l’existence d’un âge du jonc, époque lointaine où vivait un petit peuple pacifique, volontiers frivole, se nourrissant d’amour et d’air du temps et s’abreuvant sans faire le difficile à l’eau du fleuve. Il en possède un couple, sec et en très bon état, ce qui est fort rare ; en effet le fleuve, volontiers colérique et maniaque du ménage, expédie couramment petit peuple, godasses et billes de bois vers les fonds de la Méditerranée, où de grands poissons aveugles, sourds et voraces les avalent sans distinction, et sans les mâcher, ce qui est extraordinaire.

Nous voyons ensuite une admirable paire de pieds, datant d’un âge plus ancien, dit Âge des Géants de Jonc, dont il possède également une main. « Trouver un jour une tête reste ma grande quête », nous confie, ému, le professeur.

Puis il nous montre ce qui reste d’une collection de cœurs de pierre, les autres étant tombés à l’eau, foutue gravitation,et peu importe ! avoue le professeur, ces choses là n'ont guère la cote... Suivent trois planches, l’une appelée : queues et oreilles, la suivante : trous des âges de fer, de cuir et de plastique, et la dernière : des bleus mais pas que, car, comme aime à le répéter le professeur Coumaïres : « quand je n’ai pas de bleu, je mets du rouge » (ce n’est pas de lui ? Ah. )

Enfin, le seul exemplaire connu d’une tentative de reconstitution d’une théière à deux becs, dite « patriote », rapport à ses couleurs.

C’est tête pleine et neurones palpitants que nous sortons enfin de chez le professeur
Après l’avoir chaleureusement remercié de nous avoir reçus
Dans son petit cabinet
Plein de curiosités.

Mercredi, kitscherie de Lila Fanfreluche sur les curiosités.

Lecteurs férus d'occitan de tous poils et de toutes conditions, expliquez donc au reste du monde ce que coumaïres veut dire, et pardonnez à Mère Castor les éventuelles fautes d'orthographe, elle ne connait cette riche langue qu'à l'oral. Sinon, lecteur malin, tu peux deviner, non ?

Comments

[Henriette L.]

J'ai hésité à mettre un commentaire, il y en a déjà tant !
Mais ce cabinet des merveilles est for-mi-dable :
les queues de casseroles !
les pieds et mains de géants des jonc !
et la théière du chapelier fou enfin retrouvée !
Voilà une archéologie de l'humble qui confine au sublime.

[lola]

que de trésors!

[Marie-Claire]

Moi j'imagine avec délices ce que penseront les archéologues du futur, quand ils trouveront la collection du professeur. Ils se poseront bien des questions, et trouveront des tas d'explications plausibles.
Ceci dit, la planche N° 2 n'est-elle pas constituée d'objets votifs à caractère symbolique du Grand Tout, se présentant sous la forme euphémisante de petits trous ?

[Catherine]

Je dirai bien commère ?
Avez-vous demandé de l'aide à Larkéo pour retrouver toutes ces antiquités. J'ai passé un bon moment et apprécié l'humour du billet et des photos.
J'ai aussi une collection de 2 coeurs en pierre. L'un, je l'ai ramassé chez vous.

[Ribambins]

décidément ces pieds et mains me font peur mais Magritte n'aurait jamais renié cette cafetière à deux têtes... le beau loin du tout prêt.. venir ici est toujours aussi plaisant !