Lundi matin
Narguée par la poussière sous la table
Par les miettes
Et par la cendre, elle ouvre le frigo.
Un reste de gâteau d’anniversaire coule au fond d’une tasse
Poires molles, crème avachie
Le camembert est périmé la salade déprimée la maison vide
Soupir.
Elle attrape vieux sac appareil photo la clé les bottes, en avant.
Quand elle revient de promenade
Le pantalon trempé et les mains froides
Le ciel est gris et la poussière tremble.
Elle attendra que Mère Castor trie les images du jour
La fraîcheur d’un chemin de fer et le bleu du métal
L’écriture de l’arbre en langue morte
Les troncs qui font de la géométrie
Une vieille culotte traversée de lumière
Des bourgeons aux larmes figées
Et Vidourle le jaune, transi et quasi muet
Qui agite lentement ses doigts glacés
Poussant les feuilles
Qui tombent et flottent et fuient l’automne
Laissant place à l’hiver
Brillant, sobre et sévère.