trou d'eau
(...)
J’accepte.
Un trou dans le sable : l’eau est croupie, couverte de paille macérée et
autres détritus, - y compris les obligatoires crottes de moutons, bien
entendu ; tout autour, sagement alignés, pattes étendues, au ras du
liquide et le derrière dedans, tout un parlement de crapauds : « Non
merci, je t’assure, je n’ai plus grand soif… En tous les cas, bois le
premier. » Mon guide, entré dans le puisard, de l’eau jusqu’aux genoux,
écarte de la main les débris de paille et se met à laper.
-« A
toi, maintenant.» - Après tout, pourquoi pas ? Je suis descendu à mon
tour ; triple résultat : d’abord ça m’a lavé les pieds, ensuite, j’ai
bu, enfin j’ai cueilli des crapauds pour ma collection.
Théodore MONOD Méharées.
Pour ces lieux où elle n'ira jamais
Ces temps qu'elle n'a pas vécu
Ces gens qu'elle ne connait pas
Ces Animaux plantes pierres montagnes et mers
Lointains, inconnus, terribles et pleins de charme
Et les tremblements du cœur, les saccades, bonheurs et souffrances des corps, les errances de l'âme
Tempêtes vents de sable neige piquante sable d'or
Mère Castor plongée dans les
livres
Brindille après brindille
Et page sur page
Construit un monde
Le sien