Coup de foudre
C’est l’histoire qui raconte
Comment un matin, le long de Vidourle sur un chemin étroit
Mère Castor, alertée par un gémissement discret
Tourne la tête et voit un âne
Bloqué par sa longe enroulée autour d’un petit arbre.
Que faire ?
Mère Castor hésite
Mais elle est seule, et on la sollicite.
Elle a pour les chevaux et leurs cousins
Respect et admiration
Mais devant leur taille, leurs yeux un peu fous et leur caractère imprévisible
Elle reste sur ses gardes
Les gratouillant entre les yeux
Elle leur murmure à l’occasion des compliments
Mais seller, mettre le mors et monter sur leur dos
Il n’en est pas question.
Allez chercher plus loin une amazone.
Cependant Mère Castor
S’approche doucement de l’animal confiant,
Une fille aux yeux tendres, gouffres de douceur infinie
Et lui parle de miel, ma chérie, mon trésor, ma jolie, qu’est ce que tu as fait
Te voilà toute emmêlée, je vais t’aider, attends.
Les voilà tournant, Mère Castor et l’ânesse qui suit gentiment
Pour libérer la longe du petit arbre.
Il faut encore lever patte avant et sabot pour faire passer la corde.
Au final, l’ânesse docile et consentante sera désenroulée
Sa patte aussi lourde que son regard est doux.
Plus tard, quittant le village au volant de sa fourgonnette
Mère Castor croisera l’ânesse et son maitre à qui elle raconte l’histoire
Plongeant une dernière fois
Ses yeux dans les yeux de l’ânesse douce et belle.
C’est ainsi que finit l’histoire qui raconte
Comment Mère Castor
Tomba, grâce à une corde
Et à un petit arbre
En amour infini
Pour les ânes.
Merci à Michèle pour les images 2 et 3.