Avent 7, bouts de ficelle
litanies du temps de la guerre :
espérer un lapin, trouver des patates, rêver de Blandine et des lions, c'est toujours manger ou être mangé.
Une histoire de noeuds trouvée dans le livre de Sara Cone Bryant - Comment raconter des histoires à nos enfants - que tous ceux qui racontent aux enfants connaissent - le livre, pas l'histoire - :
Le filet
Deux enfants se rendirent un jour à un petit hameau situé près de la grande mer salée, pour dire bonjour à un matelot qu'ils connaissaient. Ils trouvèrent le marin assis devant sa porte, juste en face de l'Océan, et faisant des noeuds à un cordage.
Bonjour, dit l'homme. Comment allez-vous ?
Très bien, merci, répondirent les enfants, qui savaient qu'il faut toujours être poli, et nous espérons que vous allez bien, vous aussi. Nous avons entendu dire que vous aviez un bateau à vous, et nous pensons que vous voudrez peut-être bien nous prendre dedans pour nous apprendre à le faire marcher, parce que c'est ce que nous désirons par-dessus tout.
Chaque chose en son temps, dit le matelot. Je suis occupé à présent, mais peut-être que tout l'heure, quand j'aurai fini mon ouvrage, je prendrai l'un de vous deux avec moi, si vous êtes disposés à apprendre. Pour le moment; il faut que je m'en aille, mais voilà des ficelles qui ont besoin d'être nouées, vous pourriez vous y occuper, puisqu'il faut que cela se fasse. Il leur montra la manière de faire les noeuds, et il partit.
Quand il fut loin, l'aîné des enfants courut à la fenêtre et regarda au dehors.
Je vois la mer, dit-il. Les vagues roulent sur la plage, presque jusqu'au pied de la maison. Elles sont toutes couvertes d'écume, comme des chevaux qui se cabrent, et puis elles retournent en arrière. Viens voir !
Je ne peux pas, dit le second enfant. Je suis en train de faire un noeud.
Oh ! cria son frère, je vois la barque! Elle danse comme une belle dame dans un salon. Je n'ai jamais rien vu de si joli. Viens donc voir!
Je ne peux pas, dit le second. Je suis en train de faire un autre noeud.
Ce sera ravissant de se promener là dedans, dit le premier. Je pense que le marin me prendra avec lui, parce que je suis l'aîné, et que j'en sais plus long que toi. Je n'avais pas besoin de regarder comment on fait les noeuds, parce que je le sais déjà.
Juste alors, le matelot rentra.
Bon! dit-il, j'ai fini. Qu'est-ce que vous avez fait, en m'attendant ?
J'ai regardé le bateau, dit le plus grand des enfants. Comme il est beau! Je me réjouis de monter dedans !
J'ai fait des noeuds, dit le second. Venez, alors, dit le marin en lui tendant la main.
Je vais vous prendre avec moi dans ma barque, et je vous apprendrai à la conduire.
Mais je suis l'aîné! cria l'autre, et j'en sais bien plus long que lui!
Ça se peut, dit le matelot; mais il faut apprendre à faire un noeud avant de vouloir naviguer.
Mais j'ai appris à faire des noeuds, s'écria l'enfant. Je les fais très bien.
Comment puis-je le savoir ? demanda le marin.
et pour faire joli il faut bien, les Dames des Bois du spectacle du RAM (voir la castorienne)