Avent 15 : nuit
Avent 15 : nuit, froid
Donc, nuit pour Béatrice, froid pour la Marraine, encore un mariage de raison.
Je ne vais pas te faire un dessin, tu vois de quoi il s'agit, la sordide histoire de l'enfant battue qui meurt dans la rue de misère et de froid cependant très aimée des gens - oui je fais des sondages d'opinion un jour tu verras, insondable lecteur, toi aussi je te sonderai -. Moi-même, elle me plaisait quand j'étais enfant et elle me plaît encore à cause de la grand-mère. J'aimais ma grand-mère qui me semblait à la fois terriblement éphémère et complètement rassurante comme la grand-mère du conte.
deux illustrations de Paul Durand
L'enfant avait ses petites menottes toutes transies. «Si je prenais une allumette, se dit-elle, une seule pour réchauffer mes doigts? » C'est ce qu'elle fit. Quelle flamme merveilleuse c'était ! Il sembla tout à coup à la petite fille qu'elle se trouvait devant un grand poêle en fonte, décoré d'ornements en cuivre. La petite allait étendre ses pieds pour les réchauffer, lorsque la petite flamme s'éteignit brusquement: le poêle disparut, et l'enfant restait là, tenant en main un petit morceau de bois à moitié brûlé. (...) Elle frotta encore une allumette: une grande clarté se répandit et, devant l'enfant, se tenait la vieille grand-mère.
- Grand-mère, s'écria la petite, grand-mère, emmène-moi. Oh! tu vas me quitter quand l'allumette sera éteinte: tu t'évanouiras comme le poêle si chaud, le superbe rôti d'oie, le splendide arbre de Noël. Reste, je te prie, ou emporte-moi.
Et l'enfant alluma une nouvelle allumette, et puis une autre, et enfin tout le paquet, pour voir la bonne grand-mère le plus longtemps possible. La grand-mère prit la petite dans ses bras et elle la porta bien haut, en un lieu où il n'y avait plus ni de froid, ni de faim, ni de chagrin: c'était devant le trône de Dieu. Hans Christian Andersen ; La Petite Fille Aux Allumettes.
Ce fut une rude nuit. Les hommes, sauf un veilleur, s'entassèrent dans le fond du bateau, essayant de se réchauffer un peu en se blotissant les uns contre les autres dans leurs sacs de couchage trempés. La force du vent et la violence de la mer augmentaient. Le bateau s'inclinait sous les rafales et s'élevait sur les vagues ; les voiles se heurtaient. De temps à autre la lune brillait entre deux nuages ; à sa lumière momentanée, les visages des hommes, debout pour arrimer le bateau qui tournait sous le vent, m'apparaissaient comme des spectres. Quand la lune disparaissait, sa présence était révélée par la lumière réfléchie sur les glaciers de l'ïle. La température était tombée très bas. Je crois que l'inconfortable de notre situation ne pouvait être pire. Mais nous avions entrevu le port de salut, et l'espoir que le jour suivant verrait la fin de nos souffrances nous soutenait tous. Demain, nous aurions enfin la terre ferme sous les pieds.
Shackleton ; Mon expédition au sud polaire.
Enfin, une savoureuse et touchante depêche de la Montagne, datée du 22 novembre 2014 :
Comme quoi un troupeau de vaches vaut (veau ?) mieux qu'une boîte d'allumettes pour se protéger du froid.
Après Marraine, Sabine, Flo et madame Alfred, deux nouveaux rennex à l'attelage : Madame Castor et Juliette Citrouille qui a fait une play list pour la liste de la Marraine. Anyone else ?
Nous partîmes cinq cents et par un prompt renfort etc.