cui-cui
Laissant derrière un pays où le clocher, la vieille tour, le bruit d'aéroport de la mer agitée et les couleurs même des petits bateaux de pêche restent à jamais familiers, collés au temps de l'enfant qui croyait que tout resterait à jamais, passant à l'abri de la voiture chaude à travers les paysages, admirant les arbres dessinés sur des cieux tantôt pluvieux tantôt brumeux tantôt pluvieux, humide alternance, s'arrêtant au balcon d'une maison si bien endormie qu'on aurait pu y trouver quelque belle oubliée là, une piqûre au doigt, son petit chien ronflant en rond sur ses genoux parfaits, retrouvant enfin le village, ses travaux, ses tuyaux, ses tas de cailloux et ses grosses machines qui cheminent lentement d'une rue à une autre rue, bruyante alternance, et Vidourle qui, de bilieux et bouffi au soir de notre retour, a viré sous la lumière crue des jours derniers
limpide
joyeux
et cristallin.
Changer de bord, c'est changer d'oiseaux : quitter les goélands braillards et familiers, retrouver les pies méfiantes et criardes qui occupent le terrain et les arbres noirs du jardin.
De mer, il sera question en mars. Le voyage, tu te souviens ? Prise de tête ? Pense-tu !
A propos, tu n'as pas encore trouvé où nous allons. Un indice tiré par les cheveux : Y aller, ou ne pas y aller ?
(les coquillages sur la chaussure : des anatifes, ou pouce-pieds.)