le Grand
La grandeur peut tenir à des petites choses
Les longs doigts qui courent sans fin sur l’instrument
La simplicité de la parole et sa richesse concomitante
La tendresse pour l’enfant qui apprend, pour les tremblements et effrois de la chair
Le destin qui rattrape les vieux rois, les jeunes princes et les belles amoureuses
Sur tout cela les yeux clos de l’homme en noir, à la fois si présent et si effacé, discret dans sa grandeur, laissant l’histoire se déployer sur la voûte grise et prendre les couleurs d’une fresque terrible emmenée par la musique
Tantôt au pas
Tantôt au galop
Tantôt susurrée
Tantôt martelée
Hier soir j’ai tout emporté avec moi, tendresse, force et images : deux taureaux, l’un blanc et l’autre noir avec des cornes d’or
Des géants
Le palais de Dédale, ses tours et ses détours
La malice la tendresse et la force du vieil homme qui parle
L’enfant qui apprend à compter
Et une petite pelote de ficelle
Hier soir, à Salinelles, Astérios, la légende du Minotaure, nous a été dit par Michel Hindenoch, une grande et belle personne.
Et crois-tu que, stoppant la voiture de Sylvie qui a pilé fort heureusement à temps, la troupe de sangliers qui a traversé la route sous notre nez en avait quelque chose à faire, de toute cette beauté et de cette grandeur ? Penses-tu.
Que dalle.