Bu-colique
(sauras-tu distinguer le vrai du faux ?)
Pour combler le vide sidéral de ce blog, un peu de vers et de lecture, par Monsieur Jean de la Fontaine :
Conseil tenu par les Rats
Un Chat, nommé Rodilardus
Faisait des Rats telle déconfiture
Que l’on n’en voyait presque plus,
Tant il en avait mis dedans la sépulture.
Le peu qu’il en restait, n’osant quitter son trou,
Ne trouvait à manger que le quart de son soû,
Et Rodilard passait, chez la gent misérable,
Non pour un Chat, mais pour un Diable.
Or un jour qu’au haut et au loin
Le galant alla chercher femme,
Pendant tout le sabbat qu’il fit avec sa Dame,
Le demeurant des Rats tint chapitre en un coin
Sur la nécessité présente.
Dès l’abord, leur Doyen, personne fort prudente,
Opina qu’il fallait, et plus tôt que plus tard,
Attacher un grelot au cou de Rodilard ;
Qu’ainsi, quand il irait en guerre,
De sa marche avertis, ils s’enfuiraient en terre ;
Qu’il n’y savait que ce moyen.
Chacun fut de l’avis de Monsieur le Doyen,
Chose ne leur parut à tous plus salutaire.
La difficulté fut d’attacher le grelot.
L’un dit : “Je n’y vas point, je ne suis pas si sot”;
L’autre : “Je ne saurais.”Si bien que sans rien faire
On se quitta. J’ai maints Chapitres vus,
Qui pour néant se sont ainsi tenus ;
Chapitres, non de Rats, mais Chapitres de Moines,
Voire chapitres de Chanoines.
Ne faut-il que délibérer,
La Cour en Conseillers foisonne ;
Est-il besoin d’exécuter,
L’on ne rencontre plus personne.
Mardi, farfouillant vaguement à la recherche de poésies souricières, je trouve cette fable sur internet.
Tiens, me dis-je illico, quel à propos, quelle trouvaille ! Voilà qui évoque bien la réunion de la veille au soir à la mairie à propos du 1er mai !
(toute ressemblance avec qui que ce soit serait évidemment fortuite et de mauvais goût, tu me connais, lecteur, le mauvais goût m'horripile et me donne des boutons, déjà que je ne suis pas bien fraîche, d'ailleurs il ne fut pas question de remplir les garde-manger, mais de se partager les tâches)
Florian, fils du village, eût été plus adapté sans doute, mais c’est ainsi.
Pourquoi ce vide, me diras-tu, lecteur abandonné comme une chaussette sale sous un lit d’adolescent ?
A cause du temps gris pluie-pluie depuis le retour de Paris et surtout à cause d’une bande de souris qui ne feront rien qu’à m’accaparer avec leurs petites histoires jusqu’à mercredi prochain.
Demain, comme tout à trac le temps tourne à la canicule, j’irai voir Vidourle de près, aux Oules.
(je te l'avais dit, pour les roses)