Adieu croisette, les palmes dramatiques
Où Mère Castor constate que Joe a bien raison de se méfier des papillons.
Que penser de la méchante blague du papillon aux larves immondes qui a tué en un été tous les grands palmiers du jardin ?
Les grand-père et grand-mère Castor en devenir qui imaginaient il y a peu encore une certaine dragonnette-joufflue-tête-en-bas jouant au couscous avec le même plaisir que sa maman autrefois, manient aujourd’hui la tronçonneuse et allument un feu purificateur pour éliminer l’abominable et tenter de sauver ce qui reste de petits palmiers encore vigoureux. (l’honnêteté qui sévit sur ce blog depuis la nuit des temps oblige à révéler que la tronçonneuse, c’est lui et le feu, c’est elle. La Mère Castor, avouons le tout net, ne sait pas couper une branche sans se la mettre dans l’œil et se tailler un doigt, mais elle craque élégamment l’allumette et boulègue la braise avec un certain talent).
Désormais, plus de feuilles brillantes, plus d’ombre rayée et fraîche sur la terrasse, plus de petit claquement au vent léger, plus de couscous qui craque sous les pieds.
Mon gros oncle l’hippopotame qui vieillit doucement au jardin, l’œil vide et la barbe moussue, affirme n’avoir rien vu ni entendu et soutient pour sa défense et ce bien qu’il ne soit pas un enfant d’éléphant, que la chasse au papillon et lui, ça fait deux.
Quant au dragon qui prend doucement vie dans l'atelier, il a promis juré craché, croix de bois, croix de peinture à l'eau, si je mens je vais en enfer j'en ai rien à faire le feu j'en fais mon affaire, qu'il chantera très fort, très fort pour la petite dragonnette aussi souvent qu'elle le voudra.
Grand-mère Castor requiert l'indulgence du jury car, si elle fut autrefois peintre émérite en taches de girafe, elle s'est attelée là à son premier dragon en bois, puisqu'en vrai Fidel et elle ont une très jolie et charmante dragonne.