y'a quelqu'un ?
Attention, billet à rallonge, on est prié de repasser de temps à autre.
Du fond de chez Dame Tartine, où je séjourne toute la semaine afin de travailler à l'école maternelle d'Issirac, voici les liens vers tous les en-chantiers du mois, clique, clique, va voir et lire la sacrée clique :
le petit journal du bord du monde
Recréévision et le retour de Zoé
Nicole, qui n'a pas de blog, épisodes 1 et 2 :
Episode 1
Il faisait chaud, trop chaud…
Au loin, la silhouette des montagnes calcédonieuses était brouillée par la réverbération.
L’air vibrait dans une lumière blanche éblouissante.
Dans le petit jardin ensoleillé, à l’abri du vent, les rares plantes qui poussaient, enracinées dans une terre rouge, craquelée par la soif, avaient un aspect gris et poussiéreux.
La nature paraissait accablée.
Un cagne efflanqué s’abritait à l’ombre parcimonieuse du mur de pierres qui bornait le jardin.
Une allée conduisait à une maison crépie, basse et trapue, protégée du soleil par ses volets à peine entr’ouverts
De la terrasse de la maison abritée par une treille, le cailletage de quelques femmes se reposant à l’heure de la sieste, parvenait à une jeune femme aux gestes alanguis par la torpeur de cet après-midi de juillet.
Assise sur la première marche, elle dédoublait des caïeux d’iris.
Episode 2 : le quelqu’un
Soudain alertée par une ombre portée sur l’allée, elle leva la tête et vit devant elle, quelqu’un qui semblait tout droit sorti d’un roman du XIXème siècle.
Une bohémienne au visage buriné et caramélisé, arrivée sans aucun bruit. Elle portait un chemisier rouge aux manches « pagode », et sa jupe- soleil, multicolore, frôlait ses chevilles.
Un foulard en pointe tentait de discipliner ses cheveux noirs en un chignon serré.
De longs colliers, des bracelets aux poignets et aux chevilles, faits de verroteries bigarrées de diverses couleurs et imitant l’éclat des pierres fines, auraient dû tintinnabuler à chacun de ses mouvements, et pourtant, nul ne l’avait entendue arriver.
Le chien, tiré de sa somnolence, approchait en étirant ses membres avec nonchalance.
La jeune femme se leva.
Elle remarqua alors certains détails : à la ceinture de la bohémienne, était fixée une aumônière triangulaire en cuir mince à l’extrémité de laquelle était accrochée une patte de paca.
L’aumônière était barrée d’une sorte de Y formé d’une étroite lame de cuivre qui semblait jaillir d’une énorme émeraude. Ce symbole lui parut familier.
Les paresseux, les distraits, les oubliés, les qui sont en vacances, les grippés, les boudeurs sont d'ores et déjà absouts et pardonnés, Mère Castor elle même est diablement à la bourre.
C'est-y pour aujourd'hui ou pour demain ?
Tu le sauras tôt ou tard.
Qui a dit que les villages du Gard sont déserts en cette fin de février ? Oublie un peu les vieilles pierres et les croix de fer, plie toi en deux, ouvre les yeux, prends la main qui se tend, tu trouveras plein de petits copains.
tu vas à Venise ? J'en suis fort aise, nous on va à Goudargues :
entre autres.