L'à faire du mois, bricole et doux travaux, dites de décembre, dite la dixième, dite l'ultime de l'année en cours.
Celle-là attendait son heure, c'est à dire la fatidique période de Noël pour cause de causerie nostalgique et culcul sur une petite Mère assise derrière une grande table.
On est bien peu de chose.
Ainsi Mère Castor déclare ouverte la dernière à faire de l'année, qui se nomme :
Famille de papier.
C'est tout, point barre.
Attrape et fais de ces trois mots ce que tu veux, tellement et si fort que même tu peux le faire sans papier, c'est dire.
Texte ou textile, image ou bricolage, ramassage, photographiage, babillage, gribouillage et tout le toutim.
As usual.
fait ce matin pour t'encourager avec les journaux pour le feu.
Les flons flons du bon vieux temps qui ont inspiré cette à faire :
Grand-mère, tirant d'une petite valise des pelotes rondes de laine tricotée détricotée retricotée frisottée, apprend le crochet à la petite. Elles sont assises à une grande table.
A un autre bout de la table, (vois-tu au fond le sapin décoré par papa, expert en guirlandes électriques ?) la petite feuillette les livres apportés par le Père Noël. Celui de la rivière surtout, avec le martin pêcheur, les poissons et l'eau claire.
Sur le côté opposé, un autre jour, avec ses sœurs et son frère, elle joue aux poupées en papier.
C'est un monde ordonné, où ne naissent que des filles qui ont toutes le même visage, dessinées au stylo et coloriées au crayon de couleur sur des bandes de papier quadrillé, avec le prénom et l'âge écrits en bas. Les sœurs portent les même vêtements, ont la même coiffure et la même couleur de cheveux. Seule la taille change. On dirait bien qu'elles aussi doivent porter les vêtements de leurs aînées.
Le jeu consiste à les aligner sur la table, de la plus petite à la plus grande, à admirer les prénoms trouvés par Catherine, les jumelles, les triplées, à comparer les coiffures, les jupes. En faisant bien attention de ne pas froisser, déchirer, tacher. Surtout quand on est la plus petite et la plus gauche. Surtout. Ça ne fait pas de bruit, ça ne prend pas de place et quand on a fini on range tout bien proprement dans une petite boîte.
Dans l'appartement il fait chaud, papa et maman sont là. Dehors, sur les trottoirs enneigés, grand mère marche avec sa canne pour ne pas se prendre une bûche. On fait de la luge, on a froid aux mains, aux pieds, mais quand on rentre à la maison il y a de la brioche et du chocolat chaud pour le goûter.
Ce sont des vacances de Noël en Auvergne, paisibles et pleines. Une table entourée de tout ceux qu'on aime, un bonheur tout petit, un souvenir unique, doré et chaud comme un poussin dans le creux de la main.
Après, les choses ont commencé à se défaire lentement, sûrement, inexorablement.
En ce moment j'aime les mots en en, c'est normal c'est l'avent, regarde :
A propos de bois, tu trouveras, chez le Krapo arboricole, un article auquel Mère Castor elle-même en personne a contribué, gloire et danse du ventre. C'est là. (tu reconnais, Catherine ?) En t'y promenant tu verras que chez le Krapo c'est toujours bien, même sans MC.
et le tricot ? Il a trois mois et apprend à jouer à saute-mouton sur les fauteuils de la maison.
Madame de K, de son salon, a déjà participé, c'est LA, c'est fort et beau.