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La Mère Castor
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2 janvier 2009

Greli grelot

11_octobre_026

A des bloggeurs de passage dans le Gard
Mère Castor offrit dans un sac à sa façon
Une poignée sonore de cailloux froncés
Ils en feront une soupe riche au goût de fumée
La bajana
Ou à leur guise un autre plat.
Voici donc à leur attention
L’histoire de la blanchette, ou châtaignon :

Fruits de l’arbre à pain qui a nourri les populations cévenoles pendant des générations, en place du blé qui ne pousse pas en Cévennes, les châtaignes étaient la base de l’alimentation dans ce pays rude et austère où, dos courbés, les hommes montaient les terrassiers indispensables aux cultures, où, dos courbés, ils ramassaient la piquante récolte pour l’étaler dans une clède, bâtiment destiné à faire sécher lentement les châtaignes entières au dessus d’un feu entretenu de bois vert, sans flamme, trois à six semaines durant, jusqu’à devenir sèches et dures comme des petits cailloux.
Elles étaient alors débarrassées de leur première peau, les restes de la seconde s’éliminant en faisant tremper ou en ébouillantant les fruits avant de les mettre à cuire longtemps, jusqu’à trois heures selon les recettes, comme pour leur rendre un peu du temps passé à se racornir, et à petit feu, pour obtenir une soupe légèrement sucrée et terriblement riche au goût de fumée irrésistible : la bajana.
Les cévenols en font aussi une farine savoureuse, qu’il vaut mieux utiliser en mélange avec de la farine de blé pour l’alléger.

Quelques liens pour en apprendre plus sur :
Le patrimoine historique
La clède
La clède encore, un texte plus complet
L'équipement spécial  !
Cévennes et châtaignes : récit d’une promenade savante autour du châtaignier.
une recette de bajana parmi d’autres, mais Mère Castor soutient fort le réseau « bienvenue à la ferme » (cliquer sur les châtaignes pour la recette)

11_octobre_015

Si la coriace blanchette
Comme sa cousine
La Seguine
Avait roulé sa bosse en haut de la montagne
Et sous les dents du loup
Elle les aurait brisées menues
Et le poilu
Gencives flageolantes et tremblantes
Aurait quitté la cime ventre vide
En marmottant comme un vieil édenté ;
Si Poucet avait eu dans sa poche
Ces petits cailloux secs, ratatinés, moches
Ridés comme des centenaires
Et les avait semé dans la marmite vide
De l’eau dessus, du feu dessous
En enrôlant ses frères
Pour tourner la cuillère
Il aurait pu nourrir sa nombreuse famille
N’aurait connu ni l’ogre, ni la faim
Ni du conte célèbre
La glorieuse fin.

2_janvier_006

2_janvier_007

2_janvier_002

Ce billet est dédié à Catherine
Qui  peut-être gardera les clinquantes châtaignes
Pour en faire hochet, maracas
Ou grelots.

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Commentaires
C
Je suis bien trop gourmande et curieuse pour ne pas faire cette soupe. Je mets presque toujours un peu de farine de châtaigne dans ma pâte à crêpes et c'est délicieux. Mère Castor ne vous a pas tout dit... elle m'a fait cadeau également de beaux champignons cueillis et séchés par elle et un petit sac patchwork en laine feutrée tout à fait dans mes goûts. Un accueil si chaleureux que nous n'avons qu'une hâte, c'est de retourner dans la grande maison. Mais j'en parlerai chez moi, ce soir ou demain.
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C
bien le bonjour mère castor, je m'en viens vous apporter mes bons voeux pour 2009 et je repars avec quelques cailloux...
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A
Je hume de ma Bretagne l'odeur de ta soupe et je voyage dans ma tête pour venir la manger et revenir avec dans ma besace quelques châtaignes. Bises salées...
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M
Merci pour l'histoire des châtaignes.<br /> Et bonne année, Mère Castor !
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P
Bonne année 2009 à toi.<br /> Quel plaisir de découvrir et de lire ta note si bellement illustrée. Bien sûr que je connais depuis plus de 25 ans que je passe mes vacances (les grandes et parfois de petites!) dans la châtaigneraie, là-haut, au pied de l'Aigoual. <br /> Je n'ai pas encore goûté à ta bajana, et pour cause, en plein mois d'août, on ne mange plus de soupe aujourd'hui mais à la maison nous employons la farine de châtaigne pour l'épaissir. Et quel velouté cela donne!Et bien des patissereis également, en mélange comme tu le préconise.<br /> Oui, la châtaigne a nourri son cévenol qui jamais, grâce à lui, ne mourut de faim.
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