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La Mère Castor
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23 février 2008

Vacheries

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Parce qu'il commence à faire chaud
Et que les élections approchent
Une chronique villageoise de l'été dernier.

Qui sera encore valable l'été prochain, peut être...
sans doute.

C’est la fête.
Egayés par les boissons locales, attablés entre copains, les hommes blaguent.
Le verbe haut - seraient-ils sourds ? - entre eux, ils parlent fort une langue entrecoupée de huchement.
Est-ce un vestige du temps où tout homme de ce pays, le soir venu, avait un troupeau à rassembler ?

Quand ils n’ont plus soif, on les lâche dans les rues du village, entourés de barrières, pour qu’ils s’amusent à escagasser des petites vaches noires et sérieuses qui courent plus vite qu’eux, encadrées de chevaux camarguais aux cavaliers de Provence.

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Les voilà cow-boys.
Ils courent, crient, tirent une queue noire, escaladent barrières et bord de fenêtre, joie et victoire.

La vache, agacée de ce tumulte, cherche parfois à s’échapper. Elle se réfugie alors dans le café déserté, d’où on la déloge à son corps défendant, les uns tirant les cornes, les autres poussant derrière, sans même lui offrir un coup à boire.

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C’est lourd, une vache.

Les animaux rangés, la soif revient. Les émotions sans doute.
Tous au café.
Dans la rue dont le sol bitumé est strié de blanc, il flotte un parfum rustique, mélange subtil de bouse, d’anis et de crottin.
A petits pas, une dame sort alors de sa maison pour aller ramasser avec seau et pelle le précieux crottin et la jolie bouse qu’elle offrira à son rosier.
Une fanfare approximative joue une espagnolade, on entend mugir à la terrasse du café.

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Les vaches sont reparties en camion.
A la manade elles paissent, silencieuses, loin de la foule.

Jusqu’à la prochaine fête.



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Commentaires
M
Dites leur, à vos mâles triomphants et ridicules, que ceci vient d'un culte antique du taureau, tout comme la corrida. <br /> Le symbole est la virilité triomphant sur la féminité.<br /> Mais qui croyez-vous qui représente la féminité dans l'histoire ? Ce n'est pas "celle" qu'on croit. <br /> C'est bien le taureau (ici en vache, un taureau c'est bien trop dangereux, non mais sans blague), qui est la force masculine. <br /> La féminité est dans le toréador! <br /> Si: il est comme une fille, tout menu, habits moulants, tout habillé de fanfreluches, de rose, et paré de bijoux. de plus il se consacre la nuit précédente en prières à la Vierge.<br /> Alors ils peuvent frimer et torturer ces pauvres vaches, c'est quand même nous, qui, cachées, sommes les plus fortes.<br /> Gniark gniark.
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R
beau reportage et photos expressives ... je ne jugerais pas quant à moi ces distractions ... peut être en souvenir de ma culture hispanisante ... même si je n'adhère pas forcément.
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M
cela ferait une jolie chronique pour la gazette de sauve qui serait alors très lynchée par ceux-là même !!
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P
pour occuper le bon peuple c'est toujours d'actualité...<br /> joli résumé que tu nous a fait là !
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L
Du mal à comprendre ce genre de distraction ? Moi aussi ! Et je ne parle pas des corridas de la féria de Nîmes...
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